lundi 3 décembre 2018

Séance du 11 décembre 2018

Date et heure: mardi 11 décembre 2018 de 19h à 21h

Lieu: INALCO, 65 rue des Grands Moulins - 75013 Paris


salle 5.12


Le statut des prépositions en gbaya, langue oubanguienne de RCA

Paulette Roulon-Doko (CNRS LLACAN)

Le gbaya est une langue isolante à faible morphologie. Je présenterai l’ensemble des fonctionnels, c’est à dire des déterminants au niveau syntagmatique, et leur organisation en trois groupes : des prépositions, des coordonnants et des connectifs. Pour les prépositions, je reviendrai sur les procédés de grammaticalisation, en particulier à partir de noms et montrerait que l’analyse d’un important corpus spontané (traité sous toolbox) permet de remettre en cause le statut de certaines d’entre elles.

dimanche 30 septembre 2018

Séance du 17 octobre 2018

Date et heure: mercredi 17 octobre 2018 de 19h à 21h

Lieu: INALCO, 65 rue des Grands Moulins - 75013 Paris


Salle 3.08


Proposition d'un schéma d'annotation pour la structure 

communicative du pidgin parlé au Nigéria


Luigi (Yu-Cheng) Liu (Université Paris Nanterre - France, université d'Ibadan - Nigéria)



Nous proposons un schéma pour annoter la structure communicative d’un créole, un pidgin parlé au Nigéria. Ce schéma d’annotation est conçu pour répondre au besoin d’étudier ce qu’on appelle aussi la structure informationnelle (Lambrecht 1996; Mel’čuk 2001; Féry 2008) dans le discours oral de cette langue à partir des corpus constitués. Le terme « communicatif » a été préféré pour mettre l’accent sur le contexte communicatif d’un discours dans lequel nous étudions la structuration de l’information à l’échelle d’un acte illocutoire et à l’échelle d’un discours tout entier.
Dans un premier temps, nous introduisons les éléments de connaissance qui permettront à nos auditeurs de comprendre les textes les plus simples du pidgin nigérian que nous utilisons pour illustrer notre schéma. Nous donnerons quelques caractéristiques de la morphologie, de la syntaxe et du lexique de la langue.
Dans un deuxième temps, nous présentons notre schéma d’annotation en l’illustrant avec des textes annotés. Le schéma spécifie trois types d’annotation: une annotation simultanée de la chaîne de co-référence et de la structure informationnelle (Calhoun et al. 2005; Dipper, Götze & Skopeteas 2007) sur chacune des unités illocutoires que comprend le discours ; et une annotation au niveau discursif où un discours entier est vu comme un réseau relationnel d’unités illocutoires à la façon de la RST (Mann & Thompson 1988) ou de la SDRT (Asher & Lascarides 2003).
Dans un troisième temps, nous proposons de prendre du recul pour souligner un certain nombre de problèmes qui méritent des discussions, avant de passer à l’aide de notre schéma à une observation sur l’interaction de la structure du discours et de la structure informationnelle au niveau illocutoire, et d’en pointer l’intérêt ou les faiblesses.
Enfin, nous conclurons sur les perspectives de recherche d’une thèse dans laquelle ce schéma d’annotation est proposé, selon laquelle une annotation de la structure communicative de qualité est plus qu’essentielle.



Asher, Nicholas & Alex Lascarides. 2003. Logics of conversation. Cambridge University Press.
Calhoun, Sasha, Malvina Nissim, Mark Steedman & Jason Brenier. 2005. A framework for annotating information structure in discourse. Proceedings of the workshop on frontiers in corpus annotations ii: pie in the sky, 45–52. Association for Computational Linguistics.
Dipper, Stefanie, Michael Götze & Stavros Skopeteas. 2007. Information Structure in Cross-Linguistic Corpora: Annotation Guidelines for Phonology, Morphology, Syntax.
Féry, Caroline. 2008. Information structural notions and the fallacy of invariant correlates. Acta Linguistica Hungarica 55(3–4). 361–379. doi:10.1556/ALing.55.2008.3-4.10.
Lambrecht, Knud. 1996. Information Structure and Sentence Form: Topic, Focus, and the Mental Representations of Discourse Referents. Cambridge University Press.
Mann, William C. & Sandra A. Thompson. 1988. Rhetorical structure theory: Toward a functional theory of text organization. Text-Interdisciplinary Journal for the Study of Discourse 8(3). 243–281.
Mel’čuk, Igor A. 2001. Communicative organization in natural language. John Benjamins Publishing Company.

mardi 8 mai 2018

Séance du 23 mai 2018

Date et heure: mercredi 23 mai 2018 de 19h30 à 21h30

Lieu: INALCO, 65 rue des Grands Moulins - 75013 Paris


Salle 4.06


Ce que les corpus peuvent nous apprendre sur le pataquès

Gasparde Coutanson (Université Paris Nanterre, Laboratoire MoDyCo)

Le pataquès, ou ce qui est traditionnellement qualifié d’« erreurs » de liaisons, constitue un phénomène morpho-phonologique rare se produisant en français. Contrairement aux autres versants de la liaison, en particulier les liaisons invariables et variables, qui ont depuis une cinquantaine d’années commencé à être étudiées sur corpus (avec la thèse d’Ågren, 1973), cela n’a jamais été le cas du pataquès. Avant l’avènement de la linguistique de corpus, son étude se fondait sur des collections d’exemples entendus mais majoritairement non enregistrés et de ce fait décontextualisés (Frei, 1929 ; Kaye et Morin, 1982 ; Desrochers, 1994). A présent il nous est possible d’envisager une étude sur corpus oraux à l’aide d’une méthodologie adaptée à ces éléments morpho-phonologiques rares et non orthographiés. Si la constitution d’une collection d’exemples évoluant au fil de l’élaboration de l’état de l’art peut présenter une première étape pour l’analyse de tels phénomènes, une phase de carottage[1] de divers corpus oraux disponibles puis une analyse fine de corpus préférentiels permettra d’approfondir un aspect de la liaison auquel les linguistes se sont encore trop peu intéressés. Si la méthodologie mise en place s’ajuste à notre compréhension croissante du phénomène, c’est également par la réflexion engagée sur le type de corpus à utiliser que notre connaissance du phénomène se construit. Nous noterons par exemple que si tous les locuteurs francophones semblent produire des pataquès, le type d’occurrences observées est fortement dépendant du corpus d’origine de ces dernières.

Références citées :
Ågren, John. « Étude sur quelques liaisons facultatives dans le français de conversation radiophonique : fréquences et facteurs ». Kå-We Tryck, 1973.
Desrochers, Richard. « Les liaisons dangereuses : le statut équivoque des erreurs de liaison », Lingvisticae Investigationes, XVIII, no 2. 1994: 243‑84.
Frei, Henri. La grammaire des fautes. Rennes: Ennoïa. 2009 [1929].
Kaye, Jonathan, et Yves Charles Morin. « The Syntactic Bases for French Liaison. », Journal of Linguistics, 18. 1982 : 291‑330.



[1] Échantillonnage non représentatif

vendredi 9 mars 2018

Séance du 21 mars 2018

Date et heure: mercredi 21 mars 2018 de 19h30 à 21h30

Lieu: INALCO, 65 rue des Grands Moulins - 75013 Paris


Salle 4.06

 

Pour une nouvelle typologie de l'intransitivité scindée: Étude de cas de la famille arawak

   

Tom Durand (SeDyL)


Notre présentation a pour but de montrer la pluralité du phénomène de l'intransitivité scindée que l'on définira comme un cas de scission opérant au sein de prédicats monovalents. Ce phénomène est particulièrement présent en Amérique du sud et en Océanie, mais il se retrouve également dans d'autres régions du monde comme en Europe (français, italien). Nous porterons une attention particulière au cas où l’actant unique d’un prédicat monovalent est encodé selon l’une ou l’autre des deux marques actancielles d’un prédicat divalent. Nous prendrons comme fil directeur la nécessité d'expliquer comment il peut y avoir une telle hétérogénéité d'encodage de l'unique actant au sein des constructions monovalentes alors que, contrairement aux constructions divalentes, celles-ci ne requièrent pas une distinction entre plusieurs actants (agent/patient).
Pour répondre à cette question, nous exposerons à la fois les motivations sémantico-pragmatiques et les réalisations morphosyntaxiques de ce phénomène. Pour le premier cas, la question de l’aspect lexical ou Aktionsart  - afin de déterminer quelles sont les oppositions sémantiques (actif/statif, agentif/patientif) les plus pertinentes - ainsi que celle des catégories grammaticales seront cruciales. Pour le second cas, nous aborderons non seulement l'impact des marques de TAM, certaines imposant un marquage précis, mais aussi la position syntaxique des verbes - au sein d'une proposition principale ou d'une proposition subordonnée - et les processus de dérivation, étant donné qu'un prédicat dérivé peut prendre un marquage différent d'un prédicat non dérivé.
Dans un second temps, nous verrons comment ces différents types d'intransitivité scindée peuvent se combiner au sein d'une même langue. Enfin, nous évoquerons les hypothèses diachroniques quant à l'origine et aux évolutions futures de cet alignement. Ces réflexions s'appuient sur des données de première et de seconde main de langues de la famille arawak, l'une des familles linguistiques les plus étendue d'Amérique du sud; un choix qui s'explique par les propriétés typologiques de cette famille au regard de l'alignement.

mardi 20 février 2018

Séance du 7 mars 2018

Date et heure: mercredi 7 mars 2018 de 19h30 à 21h

Lieu: INALCO, 65 rue des Grands Moulins - 75013 Paris


Salle 4.06


Dans quel ordre introduire les notions de la syntaxe?

Sylvain Kahane (université Paris-Nanterre, CNRS MoDyCo)

Nous nous intéresserons aux notions fondamentales de la syntaxe et à l’ordre logique dans lequel les introduire, aussi bien du point de vue théorique que pédagogique. Nous rejetterons des définitions de la syntaxe telle que « l’étude de l’organisation des mots au sein de la phrase » qui présupposent les notions de mot et phrase. Plus généralement, nous montrerons que la question des unités et des catégories n’est pas fondamentale et qu’on peut se contenter d’une définition assez lâche des unités pour introduire une première ébauche de la structure syntaxique. Nous mettrons en avant la notion de combinaison d’unités et la notion plus abstraite de connexion qui s’abstrait de la notion d’unité. La hiérarchisation des connexions (éventuellement partielle) permet d’introduire les notions de dépendance et de constituant, puis les notions de fonction syntaxique et de catégorie syntaxique. Nous émettrons quelques hypothèses sur la production et la reconstruction d’une structure syntaxique lors d’un acte de langage et nous discuterons aussi des différentes façons dont on peut construire la structure syntaxique dans un cadre pédagogique. Nous terminerons par la question, finalement secondaire et peut-être insoluble, des unités minimales et maximales de la syntaxe.

vendredi 2 février 2018

Séance du 14 février 2018

Date et heure: Mercredi 14 février 2018 de 19h30 à 21h
Lieu: INALCO, 65 rue des Grands Moulins - 75013 Paris

Salle 4.05


Expliciter et inférer dans la conversation : une perspective interactionniste


Elizaveta Chernyshova (Laboratoire ICAR, Université Lumière Lyon 2)


A l’occasion de ce séminaire, je présenterai mon travail de thèse se situant dans le domaine de la linguistique interactionnelle, et co-dirigé par Véronique Traverso (Laboratoire ICAR, Lyon) et Sylvain Kahane (MoDyCo). Située dans une double perspective - perspective conversationnaliste d’une part, et perspective 'modélisante' d’autre part - cette recherche s’articule autour de la question de la définition et de la description de l’opposition explicite-implicite dans la conversation.

Dans cette présentation, je proposerai un parcours autour de l’opposition explicite-implicite pour arriver à la manière dont cette opposition peut être traitée dans le cadre de l’Analyse Conversationnelle, dont j’esquisserai les fondements théoriques et méthodologiques. Je présenterai également quelques éléments d’un modèle pour les processus inférentiels dans la conversation. Ces réflexions seront accompagnées d’analyses de données authentiques de conversations entre amis en français, tirées de la base de données CLAPI (laboratoire ICAR).