mardi 28 février 2012

Séance du 5 mars 2012

Date et heure: lundi 5 mars 2012 de 19h à 21h
Lieu: Pôle des Langues et Civilisations: 65 rue des grands moulins - 75013 Paris
Salle: amphi 5

Titre: Antisymétrie et analyses du DP en chinois
Auteur: Xiaoliang Huang, université Paris-Diderot

Le présent travail vise à offrir une nouvelle analyse pour la structure interne du DP i.e. Determiner Phrase en chinois. Plus précisément, la séquence démonstratif-numéral-classificateur-(DE)-nom est examinée et sera analysée comme faisant intervenir une petite proposition dans laquelle la partie prédicative se déplace à gauche du déterminant. Mon étude s'inscrit dans le cadre de la grammaire générative et s'appuie essentiellement sur les recherches sur la linéarisation et l'antisymétrie de la syntaxe. Cet exposé s'organise de la manière suivante: premièrement, présenter une rétrospective des études de la linéarisation et des problématiques concernées; deuxièmement, considérer des données en provenance du chinois.

La linéarisation est une dimension importante dans la grammaire générative. Le modèle Principes & Paramètres propose la notion de directionnalité pour rendre compte de la diversité linguistique en termes d'ordre de mots. Ainsi, une préposition est simplement considérée comme ayant son complément à droite, et une postposition comme ayant son complément à gauche. Pourtant, la directionnalité, sujet de paramétrisation d'ordres, se montre incapable d'expliquer certains phénomènes. C'est par exemple le cas du hongrois, quand on examine l'accord entre une préposition tête et son complément. En chinois, il existe aussi des constructions dans lesquelles la paramétrisation semble aléatoire, sur quoi le Principe de directionnalité reste muet.

Kayne (1994) a avancé l'Axiome de Correspondance linéaire, qui consiste à dire que l'ordre linéaire résulte de l'application de la hiérarchie syntaxique. Autrement dit, étant donné une représentation syntaxique, la dimension horizontale exprimée en termes de précédence ou succession est un héritage direct de la dimension verticale configurée en termes de dominance. L'aspect le plus essentiel de cette théorie est que deux éléments syntaxiques sont interdits de se mettre en relation de symétrie, sinon ils seront non-linéarisables l'un par rapport à l'autre. Cette interdiction est connue sous le nom de "antisymétrie".

L'hypothèse de Kayne est hautement rigide et de nature très représentationnelle. Le manque de flexibilité constitue un des reproches le plus mentionné contre cette théorie. Sa nature représentationnelle est aussi incompatible avec un modèle dérivationnel, ce vers quoi la grammaire générative évolue. Des nouvelles versions de théorie de linéarisation ont été proposées au fur et à mesure, elles visent souvent à affaiblir la rigidité de l'hypothèse kaynienne et la tendance générale de ces théories est d'étudier des constructions symétriques dans les langues et les manières dont elles sont "réparées". Moro (2000) représente un effort déployé dans ce sens. Il établit une "typologie" des constructions symétriques et propose un mécanisme de réparation par déplacement. Une de ces construction est la phrase copulative dans laquelle la copule relie deux DPs:

(1) John is the cause of the riot.

En termes de Moro, cette phrase est construite par VP is qui choisit une petite proposition composée de deux DP, à savoir John et the cause of the riot. Ces deux DP constituent une symétrie et l'un d'entre-eux doit se déplacer à la position SpecVP.

Cette analyse de phrase copulative est la base pour les discussions du chinois. En chinois, un NP a typiquement la structure suivante: démonstratif-numéral-classificateur-(DE)-nom. Dans cette construction, la séquence numéral-classificateur-nom peut être analysée comme résultant du déplacement d'une petite proposition composée de numéral et classificateur vers la position specifieur du nom tête. Cette opération est contrainte par la nature du classificateur, qui doit être un classificateur massique

Dans cet exposé, je vais argumenter que cette contrainte est de nature plutôt sémantique que syntaxique. Par conséquent, la même séquence avec un classificateur comptable peut aussi recevoir la même prise en compte. Une hypothèse cruciale dans cette analyse est que le relateur de en chinois est un déterminant.

mercredi 8 février 2012

Séance du 14 février 2012

Date et heure: mardi 14 février 2012 de 18h30 à 20h30
Lieu: Pôle des Langues et Civilisations: 65 rue des grands moulins - 75013 Paris
Salle 5.05

Suite de la séance précédente
Titre: Dépendance du sujet dans la construction en ko du coréen
Auteur: Jihye Chun (Université Paris-Ouest Nanterre La Défense - MoDyCo CNRS)