Date et heure: mercredi 21 mars 2018 de 19h30 à 21h30
Lieu: INALCO, 65 rue des Grands Moulins - 75013 Paris
Salle 4.06
Pour une nouvelle typologie de l'intransitivité scindée: Étude de cas de la famille arawak
Tom Durand (SeDyL)
Notre présentation a pour but de montrer
la pluralité du phénomène de l'intransitivité scindée que l'on définira comme
un cas de scission opérant au sein de prédicats monovalents. Ce phénomène est particulièrement
présent en Amérique du sud et en Océanie, mais il se retrouve également dans
d'autres régions du monde comme en Europe (français, italien). Nous porterons
une attention particulière au cas où l’actant unique d’un prédicat monovalent
est encodé selon l’une ou l’autre des deux marques actancielles d’un prédicat
divalent. Nous prendrons comme fil directeur la nécessité d'expliquer comment il peut y avoir une
telle hétérogénéité d'encodage de l'unique actant au sein des constructions
monovalentes alors que, contrairement aux constructions divalentes, celles-ci
ne requièrent pas une distinction entre plusieurs actants (agent/patient).
Pour répondre à cette question, nous
exposerons à la fois les motivations sémantico-pragmatiques et les réalisations
morphosyntaxiques de ce phénomène. Pour le premier cas, la question de l’aspect
lexical ou Aktionsart - afin de déterminer quelles sont les oppositions
sémantiques (actif/statif, agentif/patientif) les plus pertinentes - ainsi que
celle des catégories grammaticales seront cruciales. Pour le second cas, nous
aborderons non seulement l'impact des marques de TAM, certaines imposant un
marquage précis, mais aussi la position syntaxique des verbes - au sein d'une
proposition principale ou d'une proposition subordonnée - et les processus de
dérivation, étant donné qu'un prédicat dérivé peut prendre un marquage
différent d'un prédicat non dérivé.
Dans un second temps, nous verrons comment
ces différents types d'intransitivité scindée peuvent se combiner au sein d'une
même langue. Enfin, nous évoquerons les hypothèses diachroniques quant à
l'origine et aux évolutions futures de cet alignement. Ces réflexions
s'appuient sur des données de première et de seconde main de langues de la
famille arawak, l'une des familles linguistiques les plus étendue d'Amérique du
sud; un choix qui s'explique par les propriétés typologiques de cette famille
au regard de l'alignement.
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